Rappel amical au DGS (Mail ouvert du 16 février 2024)

Écrit par HOMODONNEUR le . Publié dans Textes divers

Monsieur le DGS,

Dans très exactement un mois, le 16 mars 2024, s’achèvera la période au cours de laquelle vous nous aurez répondu à nos 16 questions ouvertes du 8 janvier 2024, par des réponses sourcées et documentées, ou bien par votre mépris.

Dans l’immédiat, nous relayons avec joie « Le défi de Gaby » que nous incluons naturellement à notre événement du 16 mars prochain, le deuxième printemps transfusionnel

Le Premier Ministre à la Maison du Don de Toulouse le 16 mars ? Si tel était le cas, nous lui réserverions le meilleur accueil !

Amicalement,

Pour le Collectif HOMODONNEUR
Frédéric Pecharman

Le defi de gaby 04 1

Courrier électronique ouvert au DGS du 8 janvier 2024

Écrit par HOMODONNEUR le . Publié dans Textes divers

 

Le possible est une tentation que le réel finit toujours par accepter. 1)

 

Les êtres curieux par nature et intelligents par nécessité dont vous faîtes partie, Monsieur Emery, ne pourront que se jeter avec le plus vif intérêt dans l’ouvrage cité en exergue de la présente, et – qui sait ? – découvrir émerveillés la perspective épistémologique qu’offre la lecture intégrale de l’œuvre de Gaston Bachelard.

Dans l’immédiat, il s’agit pour nous de vous faire prendre conscience dans un premier temps que ce qui doit advenir finit toujours par arriver, et dans un second mouvement de vous interpeller publiquement sur toutes nos questions légitimes dont vous avez visiblement de graves difficultés à répondre lorsque les requêtes sont effectuées en interne 2)

Quant à votre compte rendu du Comité de Suivi Épidémiologique du 5 décembre 2023, dans la mesure où ce dernier comporte de trop rares omissions et interprétations sur nos prises de paroles, nous ne saurions que vous conseiller de prendre exemple sur le HCSP (Haut Conseil de Santé Publique) qui, lors de notre audition du 3 novembre 2021, a produit un compte rendu honnête et respectueux tant dans l’esprit que dans la lettre des échanges tenus.

Ce qui doit advenir finit toujours par arriver, pour commencer.

Notre réintégration aux mêmes conditions, malgré tous les prétextes scientifiques invoqués pour la retarder, est advenue le 16 mars 2022, quelques années après avoir obtenu notre réintégration au don de plasma sécurisé par quarantaine, le 10 juillet 2016, elle-même retardée inutilement par des arguments fallacieux comme celui d’une filière spécifique réservée aux donneurs HSH qui aurait eu un coût supplémentaire…

Et lors de la réunion du Comité précédemment évoqué, le HCSP tout comme le LFB (Laboratoire Français de Fractionnement et de Biotechnologies) ont confirmé que le don de plasma pour fractionnement des personnes guéries de la syphilis ne présentait aucun risque pour les receveurs.

Pour avoir vous-même déclaré que la science doit arbitrer les décisions sanitaires, vous en conviendrez aisément, Monsieur le Directeur Général de la Santé, que la réintégration des personnes guéries de la syphilis au don de plasma aura bel et bien lieu.

Y compris malgré vos interruptions autoritaires en pleine séance de Bruno Pozzetto du HCSP lorsque ce dernier a voulu développer davantage ses arguments, y compris lorsque le représentant de l’AFH (Association Française des Hémophiles) a stupidement déclaré qu’il ne fallait pas distinguer les différentes formes de dons…

Ce qui nous amène, comme promis, à enchaîner avec une liste exhaustive de nos légitimes requêtes.

Questions ouvertes au Directeur Général de la Santé

Question numéro 1 :

Depuis que la transfusion sanguine ne s’effectue plus de « bras à bras », la transmission de Treponema Pallidum est-elle encore possible sachant que cette bactérie a du mal à survivre plus de 72 heures dans une poche de sang conservée à 4°C ?

Sources : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1423-0410.1985.tb01131.x

Absence de transmission durant les 45 dernières années en Belgique, sources : https://orbi.uliege.be/bitstream/2268/232643/1/Bact%C3%A9ries%20transmissibles%20par%20le%20sang%2021-11-2018%20-%20CMeex.pdf

Sources : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/vox.13554

Surcoût Australien : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/vox.12741

Absence contamination États-Unis depuis 1965, Pays Européens ne dépistant pas la syphilis, sources : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/trf.16696

Question numéro 2 :

Combien de cas de contaminations de syphilis sont observés en transfusion sanguine, année après année, depuis les trois dernières décennies ?

Cette question a pour but de sortir de l’approche probabiliste de SPF (Santé Publique France) pour établir la réalité statistique des contaminations, comme l’avait déjà soulevé en son temps le CCNE (Comité Consultatif National d’Éthique) dans son avis 3) démontrant que l’estimation probabiliste du risque résiduel de transmission du VIH était bien plus importante que la réalité observée des contaminations.

Question numéro 3 :

Quand va s’effectuer la réintégration au don de plasma pour fractionnement des personnes guéries de la syphilis ?

Question numéro 4 :

Quand allez-vous communiquer le cahier des charges du LFB aux membres du Comité comme vous vous étiez engagé à le faire ?

Question numéro 5 :

Quand allez-vous rétablir le dépistage post transfusionnel obligatoire afin que les personnes contaminées par un ou plusieurs agents pathogènes puissent être indemnisées et bénéficier d’une prise en charge thérapeutique au plus vite ?

Question numéro 6 :

Quel est le coût unitaire du dépistage VDRL (Venereal Disease Research Laboratory) de la syphilis en transfusion sanguine ?

Question numéro 7 :

Pourquoi la technique de dépistage transfusionnel de la syphilis a été modifiée le 15 mars 2022, soit un jour avant la réintégration des donneurs de sang HSH (Hommes ayant des rapports Sexuels entre Hommes) ?

Question numéro 8 :

13 pays d’Europe ont la même politique transfusionnelle de dépistage syphilitique que la France, quelle est la politique de 14 autres pays d’Europe en la matière ?

Question numéro 9 :

Pourquoi ne pas autoriser les personnes sous tératogènes 4) à pouvoir donner leur plasma pour fractionnement, notamment les personnes trans sous testostérone ?

Question numéro 10 :

Quels sont les chiffres de la prévalence et de l’incidence des HSH vis-à-vis de la syphilis durant les 3 dernières décennies, année après année ?

Question numéro 11 :

Comptez-vous demander officiellement au nouveau président de l’EFS, Monsieur Frédéric Pacoud, de lancer une campagne de communication officielle en direction des 25 000 donneurs de sang HSH ?

Question numéro 12 :

29 cas DGV+/HIV- ont été recensés parmi les donneurs sur la période allant du premier juillet 2021 au 31 décembre 2022 5), quelles sont, pour l’orientation sexuelle de chaque cas, les causes des séroconversions observées (non-compliance, partenaire non exclusif, …) ?

Question numéro 13 :

Pouvez-vous nous confirmer que la syphilis est une maladie bégnine lorsqu’elle est traitée précocement et qu’elle se guérit efficacement par injection d’une à deux doses de pénicilline ?

Question numéro 14 :

Quel est l’âge moyen d’une personne transfusée en CGR (Concentré de Globules Rouges) ?

Question numéro 15 :

Quelle est l’espérance de vie d’une personne transfusée en CGR ?

Question numéro 16 :

Sachant que depuis les 5 dernières années aucun EIR (Effet Indésirable Receveur) d’orientation diagnostique « infection syphilitique » n’a été recensé en France 6), est-il pertinent de ne pas maintenir le prélèvement actuel des donneurs de sang guéris de la syphilis comme prévu par la réglementation 7) en vigueur ?

En conclusion

Inutile de vous préciser, Monsieur Emery, que l’ensemble de ces seize questions ouvertes attend seize réponses étayées de votre part, en lieu et place d’un questionnement faussement naïf à l’endroit de nos requêtes, dont vous avez clairement abusé lors du dernier comité du 5 décembre dernier.

Comprenez également que vos réponses seront publiées, et que nous n’hésiterions pas à les compléter par d’autres questions ouvertes si besoin était.

Il va de soi enfin que nous vous laissons un délai plus que raisonnable pour ce faire ; la date symbolique du 16 mars 2024 – soit deux ans après notre réintégration – marquera la fin de notre patience et la reprise d’actions particulièrement amicales le cas échéant.

Et, pour l’ensemble des élus, des journalistes, des partenaires associatifs et du grand public destinataires indirects de la présente, nous leur devons la plus grande transparence quant à notre but.

Si, et seulement si, les preuves avancées en faveur d’une exclusion au don de sang total des personnes guéries de la syphilis étaient fondées, alors nous laisserions évidemment tomber cette revendication ; en revanche la réintégration des personnes guéries de la syphilis au don de plasma pour fractionnement devient une urgence sanitaire pour au moins deux bonnes raisons.

Tout d’abord, parce que sur le plan de la sécurité sanitaire les techniques d’inactivation des agents pathogènes du plasma pour fractionnement garantissent la totale innocuité des médicaments produits quant à la transmission de la syphilis.

Ensuite, parce qu’elle permet aux personnes qui actuellement ne peuvent pas donner leur sang total à cause d’une ancienne infection à la syphilis de pouvoir contribuer à l’autosuffisance nationale en plasma, dans un contexte très tendu à ce sujet depuis longtemps.

Et compte tenu de la prévalence et de l’incidence des HSH vis-à-vis de cet agent pathogène, nous ne voudrions pas qu’après avoir réintégré les donneurs HSH par la porte de l’EFS, ces derniers se retrouvent rejetés par la fenêtre de la syphilis…

C’est une manœuvre dont nous ne sommes pas dupes, Monsieur le Directeur Général de la Santé, et pour laquelle nous n’avons plus besoin de promettre des contre-mesures.

Notre réintégration définitive est une certitude, parce que le possible est une tentation que le réel finit toujours par accepter.

 

Trident

Écrit par HOMODONNEUR le . Publié dans Textes divers

Mesdames, Monsieur,

L’attribut de Poséidon a inspiré notre Marine nationale en vue de baptiser leurs missiles stratégiques mer-sol dotés d’ogives nucléaires.

En ce qui nous concerne, nous lui préférons un usage bien plus classique par le lancer d’un bras vigoureux à destination de vieux pinnipèdes, en dépit des légitimes désapprobations des défenseurs de la cause animale, auxquelles nous répondons que nos propos, certes reconnus comme tonitruants par le magistrat des référés de Toulouse dans son jugement du 14 octobre 2021, ont toutefois une vertu métaphorique qu’il ne faut pas ignorer.

En l’espèce, au travers du présent courrier électronique ouvert, nous souhaitions viser de nos lancées les trois personnes qui suivent :

  • Josiane Pilonnel :

Nous sommes hélas que trop habitués à votre mépris, à votre malhonnêteté et à vos mensonges par omissions pour être surpris de l’absence de réponse à notre lettre ouverte du 16 février.

Par voie de conséquence, soyez préparée au feux de nos questions lors du prochain Comité de Suivi Epidémiologique ; sans préjuger de l’inspiration que nous procurera très certainement votre patronyme lors d’une action militante, dès qu’une fenêtre de tir sera ouverte.

  • François Toujas

Au cours de la réunion avec vos cadres subalternes de l’EFS Occitanie en date du 31 mars courant, nous avons eu l’occasion de nous plaindre officiellement de l’invisibilisation des donneurs HSH depuis notre réintégration, et nous vous avions mis en copie tout comme nous vous avions relancé par courrier électronique en diffusion restreinte le 6 mai dernier.

Le 14 juin, il sera trop tard pour nous informer que l’EFS mettra en place une politique de communication régulière et ciblée vis-à-vis des donneurs de sang homosexuels et bisexuels.

Au 14 juin, la gerboise fuchsia aura creusé son puit.

  • Jérôme Salomon

Commençons par vous économiser de vos sempiternelles remarques relatives à notre manque de respect à l’endroit de votre personne ainsi que la plupart des membre du Comité : les seules fois où nous avons pu en manifester n’étaient dû qu’à un moment de faiblesse ou d’égarement de notre part, et nous présentons volontiers toutes nos excuses pour ces graves manquement à notre militantisme.

Nous vous remercions, quant à nous, de votre manque de respect ; ainsi que des menaces, des postures et des attaques diverses et variées des uns et des autres : le passé en la matière nous laisse espérer un avenir particulièrement radieux !

Mais, pour revenir à un manque de respect inacceptable qui nous amène à la juste réprobation de ce courrier, nous tenions à vous faire remarquer que l’arrêté ministériel relatif aux critères de sélection des donneurs, qu’il soit en vigueur ou dans ses anciennes dispositions, n’a jamais été respecté par l’EFS comme nous vous l’avions indiqué par courrier électronique en diffusion restreinte le 6 mai dernier.

C’est-à-dire qu’un personne guérie d’une syphilis ne peut plus redonner son sang à l’EFS au bout d’un an, alors que l’arrêté ministériel le stipule clairement dans son Annexe II B !

Il nous paraitrait ridicule de vous menacer de quoi que ce soit si vous n’ordonniez pas dans les plus brefs délais de mettre en demeure l’EFS de restaurer le dépistage VDRL et de procéder à la modification logicielle qui s’impose, en vue de réintégrer des personnes guéries de la syphilis au don du sang.

Ne nous répondez même pas ; agissez pour une fois !

PS : le 25 mai dernier en fin de matinée à la maison du don de Toulouse, un donneur homosexuel légitimement exclu (changement de partenaire sexuel 6 semaines avant le don, dépistage Cegidd ok à l’issue de cette durée) nous a sollicité car il ne comprenait pas pourquoi il ne pouvait pas donner. Il est grand temps qu’il soit expliqué à chaque personne qui ne peut pas donner l’ensemble des raisons, ainsi que de répondre à l’ensemble de ses questions. C’est le travail de l’EFS que nous avons dû effectuer et qui, heureusement, a bien été compris cette fois : le donneur en question reviendra soit quand il sera en couple monogame depuis 4 mois, soit quand son dernier « plan » datera de 4 mois.

Cordialement,

Pour le  Collectif HOMODONNEUR,
Frédéric Pecharman

La fabrique du délire sécuritaire

Écrit par HOMODONNEUR le . Publié dans Textes divers

Collectif HOMODONNEUR

26 Grand ’Rue d’ardus

82130 Lamothe Capdeville

                                                                       Santé Publique France

                                                                       Madame Josiane Pillonel

                                                                       12 rue du Val d’Osne
                                                                       94415 Saint Maurice cedex

                                                                       Toulouse,

                                                                       le 16 février 2022

 

Objet : La fabrique du délire sécuritaire

 

Madame Josiane Pillonel,

Dans exactement un mois, les 25 000 donneurs de sang masculins ayant des relations sexuelles entre hommes pourront à nouveau donner leur sang aux mêmes conditions que les autres donneurs.

En tant qu’experte de Santé Publique France sur le suivi épidémiologique des donneurs de sang, vous allez effectuer le calcul du risque résiduel de transmission du VIH selon votre méthodologie habituelle.

Méthodologie qui, rappelons-le, estimait alors qu’une contamination devait avoir lieu environ entre tous les deux et quatre ans, par la transfusion du sang des seuls hétérosexuels.

Réalité des faits établie par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé qui, rappelons-le, identifie la dernière contamination il y a près de vingt années…

Soyons explicites, vos estimations du risque résiduel n’ont donc rien à voir avec la réalité, comme nous l’avions déjà démontré dans une question ouverte du 23/01/2021 pour laquelle vous n’avez jamais répondu.

Par la présente lettre ouverte, et avant que dans un futur proche vous ne vous mettiez à reproduire les mêmes erreurs du passé, nous tenions à vous rappeler ce que la science statistique prévoit sans difficulté majeure.

Lorsqu’une population est dépistée pour la première fois pour un agent pathogène donné en transfusion sanguine, il est tout à fait normal d’observer une évolution du nombre de séroconversions en fonction du temps selon la courbe de Gauss.

Au premier juillet 1985, ce phénomène a été observé chez les donneurs hétérosexuels à qui furent pratiqués les premiers tests ELISA pour le VIH.

Et, depuis cette date, le nombre de séroconversions sur les trois millions de dons effectués annuellement en moyenne est tombé à un niveau inférieur à moins d’une vingtaine.

Pour autant, personne n’a songé à exclure les hétérosexuels du don de sang.

A partir du 16 mars 2022, la réintégration des 25 000 donneurs homosexuels et bisexuels va engendrer un pic de séroconversions, qui sera suivi d’une décrue.

Et certains opposants au don du sang pour tous affûtent déjà leurs épouvantes face à vos chiffres à venir, prétendument catastrophiques.

Prenez acte que nous ne militons plus pour notre réintégration aux mêmes conditions, mais pour que notre réintégration devienne définitive.

C’est pourquoi l’étude que vous allez mener seulement huit mois après notre réintégration, comme cela a été annoncé lors du Comité de Suivi Epidémiologique du 11 janvier dernier, en lieu et place des trois années normalement requises, ne pourra conclure d’aucune façon à une augmentation du risque de contamination du VIH en transfusion sanguine.

Tout d’abord parce que la durée d’étude ne sera pas suffisante, ensuite parce que la méthodologie retenue ne rend absolument pas compte de la réalité des contaminations, pour rappel.

Madame Josiane Pillonel, sachez que nous sommes prêts à riposter à votre délire sécuritaire.

Errare humanum est, perseverare diabolicum.

 

                                                                       Pour le Collectif HOMODONNEUR,

                                                                       Frédéric Pecharman