Contribution publique du Collectif HOMODONNEUR - GT Questionnaire

Écrit par HOMODONNEUR le . Publié dans Textes divers

La réunion du groupe de travail qui s’est réuni le vendredi 24 septembre à 10h30 en visioconférence est confidentielle, en revanche nous effectuons notre retour de façon publique afin que chacun des acteurs se sentant concernés (donneurs et receveurs, citoyens, militants, élus et media) puissent connaitre nos mises en gardes, préconisations, approbations et exigences quant à l’évolution du questionnaire et de l’entretien pré-don.

Nous rappelons notre  communiqué de presse pour les personnes qui n’auraient pas saisi les dernières manœuvres des uns et des autres.

Nous rappelons notre attachement non négociable à notre réintégration aux mêmes conditions que les autres donneurs, c’est-à-dire par l’inclusion des donneurs HSH qui n’ont eu pas plus d’un partenaire lui-même mono-partenaire durant les 4 derniers mois et par l’exclusion de tout donneur HSH qui serait engagé dans des relations sexuelles avec plus d’un partenaire durant les 4 derniers mois, même lors de rapports protégés physiquement ou chimiquement.

  • « Sexe anal » :

Le Collectif HOMODONNEUR exige immédiatement le retrait de toute question relative au sexe anal pour tout donneur HSH ce qui revient, ni plus ni moins, à maintenir une forme d’abstinence sexuelle déguisée.

Notre revendication, partagée par d’autres associations, d’évaluer les risques relatifs aux pratiques sexuelles en lieu et place de ceux liés à l’appartenance à une population consiste à évaluer les risques en  termes comportementaux (abstinence, mono partenariat, multi partenariat , prise de substances psychoactives, etc.) au cours de l’entretien pré-don, et non dans l’intrusion de la vie intime des donneurs !

Par principe, la monogamie est le geste barrière à l’endroit de la transmission des IST par voie transfusionnelle ; en aucun cas ne doivent être demandés aux candidats au don la fréquence de leurs ébats, la date, l’heure ou le lieu de leur dernière étreinte encore moins les parties de leurs corps mises en jeu lors de leurs échanges charnels.

Non seulement l’illégitime demande relative à la sodomie aura comme réponse, dans la majorité des cas, la dissimulation de la vérité ; qui plus est, en se focalisant sur le seul « sexe anal », on s’interdirait la prévention des autres IST par relations bucco-génitales…

Par ce fait, on accuse les autorités sanitaires de tout faire pour augmenter le nombre de cas de syphilis, de gonorrhée dans le but inavouable de démontrer, quelques mois après notre réintégration, l’augmentation du risque avec les donneurs ainsi réintégrés.

  • Saisine HCSP :

Le Collectif HOMODONNEUR demande que le HCSP étudie les pays prélevant le sang des donneurs HSH depuis de nombreuses années (Italie, Espagne, Portugal, …) ; par ailleurs nous dénonçons cette saisine qui n’est qu’un déni supplémentaire de démocratie sanitaire.

En effet, AIDES, l’AFH et SPF seront consultés, puisque membres de ce comité ; les représentants des donneurs HSH que nous sommes en seront exclus : nous ne pourrons pas défendre nos arguments et les personnes représentées.

  • Pertinence d’une enquête :

Le Collectif HOMODONNEUR effectue la remarque que l’enquête d’acceptabilité des donneurs du questionnaire à venir n’a aucune utilité, dans la mesure où un questionnaire de 45 questions bien accepté, bien compris par toutes et tous, le sera d’autant plus que la suppression de deux questions complétement stupides de nos jours (exclusion des HSH et des femmes ayant eu des rapports avec HSH) ne soulèvera plus la désapprobation des personnes concernées…

  • Charte du donneur :

Le Collectif HOMODONNEUR rappelle que la charte du donneur a été approuvée par le Pr Salomon, ce dernier refuse de donner suite à notre demande, à savoir un débat collectif pour son amélioration éventuelle et son usage à venir en vue de garantir le plus haut niveau de responsabilisation des donneurs.

  • Renseignement du questionnaire pré-don lors de la prise de RDV :

Le Collectif HOMODONNEUR met en garde contre le projet de faire remplir plusieurs jours en amont du don le questionnaire pré-don : le risque majeur est de voir la situation du donneur évoluer entre temps et qu’une information importante ne soit pas portée à la connaissance du personnel effectuant la sélection.

Le questionnaire doit se remplir uniquement avant l’entretien pour être au plus près de la réalité médicale du candidat au don.

  • Embauche de nouveau personnel EFS :

Le Collectif HOMODONNEUR rappelle que l’entretien médical tel qu’il est pratiqué ne sera pas perturbé avec le projet de suppression dans le questionnaire médical des questions 43 et 44 ; il n’y a pas lieu de donner suite aux inquiétudes de certains, et de rassurer tout le monde ; le personnel effectuant la sélection des donneurs gèrera avec professionnalisme notre réintégration aux mêmes conditions que les autres donneurs.

  • Multi partenariat entre femmes (FSF) :

Le Collectif HOMODONNEUR est entièrement d’accord avec l’alignement des critères des FSF sur ceux des autres donneurs, 4 mois sans avoir eu plus d’un partenaire sexuel.

Bien que la probabilité de transmission du VIH entre femmes soit quasi nulle, la transmission des IST via des FSF multi partenaires est possible : c’est la raison pour laquelle il faut rétablir la monogamie qui avait été supprimée lors de la dernière révision des critères de sélection des donneurs en 2019.

Qui plus est, cela évitera des incompréhensions de la part des autres donneurs, qui pourraient être tentés de s’abstenir du mono partenariat s’ils devaient s’estimer « sans risque », et à tort…

  • Chemsex et substances psychoactives :

Le Collectif HOMODONNEUR avait arrêté sa position sur les substances psychoactives à l’occasion d’une motion, nous la complétons ici même vis-à-vis des personnes ayant recours au Chemsex, c’est-à-dire à la prise de substances psychoactives pour avoir des relations sexuelles.

Comme le Chemsex s’effectue dans le cadre de soirée ou de week-end à plusieurs (d’après les témoignages concordants des diverses associations côtoyant ce public) le multi-partenariat entraine de fait une exclusion.

Il n’y a pas donc lieu d’insérer cette question dans le questionnaire pré-don : le candidat sera exclu pour les deux raisons suivantes, prises de substances psychoactives et multi-partenariat.

Le Collectif HOMODONNEUR préconise donc de ne plus évoquer cette question à l’occasion des prochaines réunions du présent groupe de travail.

  • Prep :

La prise de traitements prophylactique pour la prévention du VIH s’effectuant dans le cadre de relations multi-partenariales, de fait les « Prepeurs »  sont exclus du don, vis-à-vis du risque de transmission des autres IST que le VIH.

Par ailleurs, il nous a été notifié par l’ANSM que la Prep entrainait des problèmes dans la QBD (Qualification Biologique du Don) en cas de contamination par le VIH.

Enfin, dans le cadre du questionnaire pré-don, la question de la prise de tout traitement est abordée : il n’y a pas lieu de complexifier le questionnaire en le rendant redondant.

Par voie de conséquence, le Collectif HOMODONNEUR préconise le maintien de l’exclusion des « Prepeurs »  , et l’absence de question spécifique à ce sujet.

  • Donneur dont partenaire séropositif avec charge virale nulle :

Le Collectif HOMODONNEUR préconise la réintégration de tels donneurs, dans la mesure ou le TASP (traitement comme prévention) empêche la contamination du partenaire.

En revanche, la monogamie doit être exigée au sein du couple comme celui de chaque donneur, en vue de prévenir la transmission des autres IST.

  • 12 mois d’exclusion après syphilis :

Le Collectif HOMODONNEUR interroge les autorités sanitaires sur les 12 mois requis après la guérison d’une syphilis, c’est-à-dire pourquoi attendre un an, alors que les marqueurs biologiques ont disparu ?