Motion du 30 janvier 2021

Écrit par HOMODONNEUR le . Publié dans PV d'Assemblées Générales

Motion de l’Assemblée Générale Ordinaire du 30 janvier 2021

Le Collectif HOMODONNEUR tient à préciser ses positions relatives à certains critères d’exclusion du don de sang, positions révisables sur la base d’éléments qui nous seraient communiqués à la suite de la publication de cette motion.

 

Transfusés :

L’exclusion des personnes transfusées depuis septembre 1997 est basée sur le principe de précaution.

Certes, une personne transfusée par plusieurs produits sanguins a statistiquement plus de chance d’être contaminée par un agent émergent en cours d’incubation qu’une personne non transfusée.

Cependant exclure des personnes à cause d’une présomption de contamination d’un agent pathogène qui n’existe pas encore relève pour nous d’un excès de sélection.

C’est pourquoi, nous préconisons la réintégration des personnes transfusées au don du sang, et que leur éventuelle exclusion, si elle devait avoir lieu, ne devrait être que temporaire ; le temps de mettre au point des tests fiables et d’avoir un recul épidémiologique suffisant dès lors qu’un nouvel agent se transmettrait par voie sanguine.

 

Britanniques :

L’exclusion des ressortissants britanniques et de toute personne ayant séjournée dans ces territoires relève là aussi d’un excès de sélection.

Le risque de transmission du prion par voie sanguine a été démontré dans une expérience qui n’a rien à voir avec une vie normale ; qui plus est la mise au point de tests adéquat permettrait d’exclure les donneurs qui présenterait cet agent, et d’inclure ceux qui ne l’ont pas.

Nous attendons toujours les données que doivent nous fournir l’ANSM.

Tant qu’il ne nous aura pas été démontré sérieusement une majoration du risque, nous préconiserons la réintégration des britanniques au don de sang, ainsi que des ressortissants ayant séjournés.

 

Hémophiles :

L’exclusion des hémophiles a pour origine la pandémie liée au VIH, tout comme d’autres populations (Héroïnomanes, Haïtiens et Homosexuels) fortement impactées par ce virus au début des années 80.

Dans la mesure où les Hémophiles donnaient leur sang avant la pandémie du VIH, sans risque vis-à-vis d’eux même ou vis-à-vis des receveurs, nous prônons leur réintégration dans le circuit transfusionnel pour le don de sang total uniquement, les retours d’anticoagulants lors des aphérèses présentant un risque potentiel pour eux.

 

Personnes ayant eu un cancer :

Autant nous comprenons que les personnes malades, dont font partie les cancéreux, ne peuvent pas donner tant qu’elles ne sont pas guéries pour protéger leur santé, autant nous ne comprenons pas leur exclusion une fois la rémission atteinte.

Aucune explication médicale ou scientifique nous ayant été fournie jusqu’à présent, nous demanderons leur pleine réintégration dans le circuit transfusionnel jusqu’à ce que l’on nous prouve le bien-fondé de cette exclusion.

 

Personnes sous traitement hormonal :

Les personnes présentant un déficit hormonal, ayant un pic d’hormone (femmes parturientes) ou qui prennent des hormones sont exclues 6 mois après l’exposition aux hormones de synthèse ou au pic d’hormone naturelle.

Ayant été informé du risque tératogénique, nous comprenons et justifions l’exclusion de ces personnes.

 

Prise de substances psychoactives :

La prise de la plupart des substances psychoactives est évidemment un motif d’exclusion légitime pour nous, en revanche dès lors qu’une personne a arrêté sa prise de substance, occasionnelle ou dans le cadre d’une addiction, et que ce temps est suffisamment long pour avoir éliminé l’ensemble des métabolites, l’exclusion devrait cesser.

Quant au risque de transmission d’agents infectieux, tel le VIH, une exclusion de 4 mois après la dernière prise devrait suffire à garantir l’innocuité du don.

La seule raison qui pourrait justifier une exclusion définitive serait une détérioration irréversible de l’état de santé du donneur qui présenterait un risque pour les receveurs.

Jusqu’à preuve du contraire, nous sommes partisans de la réintégration des personnes sevrées au don de sang sous toutes ses formes.

 

Fait à Toulouse, le 30 janvier 2021

       Le premier signataire,                                                     Le second signataire