Texte Pride du 9 juin 2018

Écrit par HOMODONNEUR le . Publié dans Textes divers

Fiers d’être généreux !

 

Toutes les revendications portées par le milieu LGBTQI ont pour particularité d’avoir en commun l’aspiration légitime à la stricte égalité en droit.

Toutes ? Non, pas vraiment : il en existe bel et bien une qui ne relève pas de cette approche bien qu’elle concerne, pour partie, la population précédemment évoquée, car le don du sang n’est pas un droit pour quiconque.

Le devoir des autorités sanitaires est de sélectionner les donneurs, et sont donc légitimes à exclure du don certaines catégories de la population sous réserve de démontrer que le prélèvement de sang présente un risque pour le receveur. Ce qui n’est pas le cas dans le sujet traité.

L’exigence d’une réintégration aux mêmes conditions que les autres donneurs dans le circuit transfusionnel des hommes ayant eu ou ayant des relations sexuelles entre hommes est ainsi l’expression la plus claire, la plus vive, de ce qu’il convient de nommer ici un acte d’humanisme appliqué.

Car vouloir se définir exclusivement par ce que nous sommes, c’est-à-dire l’appartenance à une communauté, serait oublier l’essentiel : l’Autre.

Ce qu’il y a dans nos veines, c’est avant toute chose notre appartenance à la communauté humaine au travers du don, acte fondateur de toute société selon l’anthropologue Marcel Mauss.

S’il y a bien une chose qui nous déshumanise, de fait, c’est l’interdiction de pouvoir donner notre sang et il n’y a rien de mieux pour opposer les uns aux autres qu’une réglementation devenue obsolète.

Mais les opposants au don du sang pour tous n’y pourront rien : si, jusqu’à présent, nous avons eu l’immense privilège d’avoir été insultés par dons refusés, demain, nous aurons cette joie suprême de pouvoir enfin les retrouver par dons acceptés.

 

« La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent » Albert Camus, L’homme révolté.