Motion du 09 mars 2019
Motion de l’Assemblée Générale Extraordinaire du 09 mars 2019
La présente motion n’a pas pour objet de rappeler notre hostilité statutaire à toute période d’abstinence sexuelle demandée aux HSH* afin qu’ils puissent donner leur sang ; nous maintenons fermement notre revendication de réintégration aux mêmes conditions que les autres donneurs.
Nous souhaitons préciser ici même, pour commencer, l’absence de démocratie sanitaire au sein du comité de suivi prévue par l’annexe VIII de l’arrêté ministériel du 5 avril 2016.
En effet, à chaque requête des uns et des autres correspond une réponse des autorités sanitaires soit inexistante, soit partielle. Qui plus est, à écouter les autorités sanitaires, toutes les options de réintégration ont été étudiées.
Or, par manque de recherche délibérée (1) des données épidémiologiques des pays prélevant le sang de leurs HSH* aux mêmes conditions que les autres donneurs, il est évident qu’aucune preuve ne pourra être versée en faveur du don du sang pour tous.
De surcroît, l’absence de promotion assumée (2) du plasma sécurisé par quarantaine pour les HSH* accessible depuis le 10 juillet 2016 ne permettra jamais d’atteindre le nombre suffisant de donneurs de plasma HSH* en France pour une étude épidémiologique sérieuse.
Par voie de conséquence, l’on s’interdit l’établissement de preuves irréfutables quant à l’innocuité totale pour une réintégration aux mêmes conditions pour les autres types de dons (sang total, plaquettes, plasma pour fractionnement) ; le plasma sécurisé s’effectuant aux mêmes conditions que les autres donneurs, et ce sans aucun risque de contamination possible (principe de quarantaine).
Enfin, chose étonnante en France, lorsqu’une mesure de sécurité sanitaire est prise au nom du principe de précaution, personne ne songe à apporter la moindre preuve ; le « bon sens » est censée balayer toute opposition à ladite mesure.
En revanche, lorsqu’il s’agit de faire machine arrière, le « bon sens » ne semble plus recevable, et quelles que soient les preuves tangibles apportées (pays prélevant le sang de leurs HSH*), il faut encore et toujours plus de preuves, plus d’études, plus de faits ; en réalité, il faut davantage inquiéter la population.
C’est pourquoi, nous refusons par avance l’idée d’une « réintégration » assortie de 4 mois d’abstinence sexuelle pour les HSH*, qui n’est rien d’autre qu’un maintien de l’actuelle exclusion.
Nous ne sommes pas dupes quant à l’étude promise pour évaluer une hypothétique réintégration aux mêmes conditions, dès lors qu’une abstinence sexuelle de 4 mois aura été instaurée à tout jamais !
Fait à Toulouse, le 09 mars 2019
Le premier signataire, Le second signataire
* HSH : Hommes ayant eu ou ayant des relations Sexuelles avec d’autres Hommes.
(1) Demande effectuée le 02/01/2018 en recommandé de nous fournir les données épidémiologiques de ces pays, absence de réponse à ce jour.
(2) Réponse de l’EFS par courrier du 06/03/2018.